Les termes et arguments utilisés et faits dans les tribunaux peuvent souvent avoir un impact négatif pour les victimes et peuvent les re-victimiser eux/elles ou leurs familles. Ils alourdissent aussi votre texte. Cherchez des mots de tous les jours pour les remplacer et améliorer ainsi votre reportage.
Exemples :
- Présumé : Lorsqu'il est utilisé correctement ce mot empêche une action en justice contre votre publication mais lorsqu'il est utilisé de manière incorrecte, il implique que vous ne croyez pas la victime. Utilisez « La police présume que la victime était... » au lieu de « la présumée victime était ... » OU "La femme a dit qu'elle rentrait chez elle quand elle a été agressée. Au lieu de « la femme rentrait chez elle quand elle a été prétendument agressée » Attribuer les commentaires ou les affirmations à la personne qui les dit est suffisant pour éviter les contestations juridiques.
- Allégations : Ce mot est très rarement nécessaire dans les reportages. Il sera utilisé par la Couronne et avocats de la défense. Il suffit d'utiliser « a déclaré. »
- Le jargon de la police : Des mots comme accosté, altercation, combatif, extirpé, etc., empêchent une bonne narration de l'histoire et ils ont tous des mots usuels pour les remplacer. Au lieu de cela, utiliser des mots comme dérangé, agressif, combattu et mis en liberté. Un langage clair permet une meilleure compréhension des évènements.
- À noter : Si la victime est vivante demandez-lui si elle préfère être identifiée en tant que victime ou en tant que survivant-e de la violence.
Il y a aussi quelques petites choses à garder à l'esprit dans le reportage d'un évènement.
- Préjugé : Il est très facile de se sentir influencé par les arguments présentés chaque jour, il est donc essentiel de bien tenir compte de l'importance des preuves dans votre reportage. Vous pouvez couvrir une version en priorité, cependant vous devez vous assurer d'utiliser des citations exactes et quand vous paraphrasez, évitez l'utilisation de mots inflammatoires. Toujours inclure le fait que l'autre partie a le droit de soumettre des arguments ou a présenté des arguments. Rapporter les faits et attribuer tous les arguments à la personne qui les fait.
Par exemple : « L'avocat de la Couronne Jane Bertrand a déclaré que les rapports de police montrent que la femme était seule à la maison.... » ou « La Couronne présume... » Ou « Au cours du contre-interrogatoire, l'avocat de la défense John Bertrand a suggéré que ce qui s'est passé était... »
Si vous couvrez une journée chargée pour la défense, terminer le rapport avec «La Couronne a présenté ses arguments hier, disant essentiellement ..." Et vice versa. Ou "La défense aura la possibilité de répondre avec des questions demain." Cela permet non seulement de protéger l'intégrité du reportage et de la victime, mais aussi vous aide à fournir un angle avancé à votre histoire. - Détail : Aller dans trop de détails peut soumettre la victime / survivant-e à de nouveaux préjudices. Soyez précis sans être volubile, inclure uniquement les informations nécessaires. Par exemple, vous pouvez dire qu'une personne a été violée ou agressée sexuellement, au lieu de pénétrée ou tripotée. Il n'est pas nécessaire d'être explicite sur l'agression. Ce qui est important est la violation de l'intégrité sexuelle de la victime par une autre personne.
Par exemple : Si la description de l'agression comprend des détails graphiques, les enlever
Description de la cour: « la femme a été pénétré par voie vaginale avec le bout d'un balai ». Votre reportage : « la femme a été violée ».
La violation est traumatique quel que soit l'outil utilisé pour la faire. - Historique : Si vous couvrez seulement une décision, ou si vous êtes tombé de façon sporadique sur un évènement, vérifier les faits avant de les reporter. Lire d'autres sources dignes de confiance et parler à la Couronne pour vous 'assurer que vos informations sont correctes Faites attention aux préjugés non intentionnés si vous entendez les arguments d'une seule partie.